LA SUITE DE LA BIOGRAPHIE D’ERIC ANGELINI:
Début d’une suite de revers qui le mèneront à deux doigts de se pendre avec la corde d’un oncle capitaliste :
— cheveux gras, haleine de chacal, acné, chaussures Clarks qui puent
— problème de surpoids dû aux frites du resto-U, mais aussi aux tubes de lait concentré sucré (Nestlé) et au délicieux singe en boîte de la Simmental
— insuccès chronique auprès des filles
— échec au permis poids-lourds
— Science-éco à Louvain (Leuven) où il ne réussit qu’une première candi en trois ans
— s’inscrit à l’INSAS, section « Image », où il doit être l’un des très rares étudiants à redoubler sa première année
— se diplôme finalement à l’usure en 1976 après avoir promis au jury qu’il jetterait ses Clarks dès le lendemain
— chômeur ultra-longue durée et petits boulots non déclarés (projectionniste au cinéma Styx, dealer d’herbe pour toute la porte de Namur, vendeur de reproductions d’art dans les parkings du Woluwe Shopping Center – mais aussi voleur/courtier compulsif de romans, essais, « beaux livres » et BD à la Fnac)
— chain smoker de cigarettes Kool (trois mètres par jour, malade menthol)
— professeur intérimaire à l’INSAS (en raison du décès du titulaire du cours de « Projection ») puis radiation à vie du métier d’enseignant en fin d’année (pour avoir noté les étudiants à l’aide d’une piste de 421 et de dés pipés)
— re-chômeur « Image » puis départ pour l’Italie dans une « communauté hippie » en ayant tout liquidé à Bruxelles (la collection de « beaux livres » et de BD est tout de même restée bien au chaud chez les parents)
— dresseur de chevaux en Toscane
— retour en Belgique en 1979 pour passer un examen d’entrée chez Visnews, le sous-traitant « Image et Sons » du service audiovisuel de la DGX à la CEE (désormais « Communauté européenne »)
— réussite de l’examen (il y avait trois candidats pour deux postes, dont un éclairagiste manchot)
— premiers pas dans le beau métier de cameraman d’actualités
— achat d’un canapé-lit en cuir marronnasse rue Haute
— première visite payée par lui-même chez le dentiste (où il apprend la différence entre « dentition » et « denture »)
— premiers succès auprès des filles (borgnes)
— fin de l’acné mais début d’un zona carabiné
— fonde en 1983 avec un ami une société de prises de vues qui aura jusqu’à 35 employés (tous fainéants, tous tricheurs sur les heures sup’, tous ingrats et réacs)
— revente de la société en 2015 (ce qui lui permet d’éponger une partie de ses Everest de dettes)
— passe Noël 2022 au lit, quintuplement vacciné Pfizer mais avec perte du goût (pour l’Apfelstrudel, uniquement), chute de cheveux (dans l’Apfelstrudel) et fièvres diverses mâtinées d’absences
— début de l’année 2023 en mode diesel
— deux enfants prix Nobel (le premier en médecine des ONG et photographie vernaculaire, la seconde en art contemporain et philosophie des Lumières)
— une femme mannequin 40 ans plus jeune que lui
— un toit (payé mais « véritable passoire thermique »)
— une Vespa rouge (payée mais « gouffre à énergies fossiles »)
— des matches de double-messieurs deux fois par semaine au Royal Brussels Lawn Tennis Club (systématiquement perdus, quel que soit le partenaire)
— des crampes atroces deux fois par semaine (soignées au même endroit et au Voltaren)
— des finances dévorées par l’inflation et le cours totalement erratique du Bitcoin
— un vague sourire permanent constellé de vitiligo qui ne rassure personne.
Retour en fanfare de l’insouciance depuis quelques semaines (grâce aux calmants pour chevaux d’un ami vétérinaire).
À Melbourne, la victoire récente de la Biélorusse Aryna Sabalenka sur la Russe Elena Rybanika lui a remis en mémoire le joueur Alexandr Dolgopolov.
Blond, né à Kiev en 1988, c’était le roi de l’amortie. Ce dernier a mis un terme à sa carrière sur le circuit ATP en 2021 pour s’engager, l’année suivante, dans l’armée ukrainienne.