#6 – Janvier / January 2024
Cécile Mainard
Trois vidéo-mainardises
Cette vidéo se propose d’appréhender la lecture dans la physicité quasi non-lisible de signes. Un décryptage qui fait remonter à l’enfance du déchiffrement des mots, et aux premières expériences historiques du trait. Une micro-monumentalité dans laquelle l’exercice de lecture s’abîme, se suspend, pour mieux se ramasser dans un énoncé qui révèle soudain son sens. Mais qui parle ici ? Juliette ? ou Roméo ?
Ce webcam « tape-writer » donne à lire un autre « dit du Mainard* » sous forme vidéo-filmée. La lecture comme film, le film comme lecture. Permutation, commutativité du lu et du filmé, de filmique et de lecturial. Qui lit, qui écrit ? Qui est l’auteur, qui le lecteur ? de cette phrase-mœbius qui brouille les places du lecteur, de l’auteur, et du regardeur ?
Cette vidéo présente un photogramme d’une « œuvre-aventure » intitulée Le Passage à Latte. Latte, petite ville de la commune de Ventimiglia à la frontière franco-italienne, veut dire « lait ». « Passage à latte », et pas « Passage à l’acte ». Ce passage, de l’ordre d’un quasi rituel, pivote sur une paronymie et à la faveur d’une traduction. Mais ici l’image retourne au signifiant premier du lieu, comme à son « milieu » d’origine. Latte, le village, mais aussi littéralement, le lait.